• Cher collègue,

    Dans cet article, je te promettais des documents utiles pour baliser la connaissance de nos élèves d'ULIS. 

    Les voici donc:

    1) tout d'abord, THE document de base quand tu as un élève en situation de handicap c'est le PPS !!!

    Bon le seul truc c'est que le PPS, ce n'est pas toi qui le rédige, cDocs pour connaitre ses élèves ULIS école'est la MDPH et que souvent, ben, euh, comment dire?... la MDPH n'a pas le temps, l'envie, les compétences euh, ben en fait,  n'a pas rédigé le PPS. 

    Mais rassure-toi ! Bientôt, c'est toi qui devras rédiger ce PPS (lis ici) et OUI c'est une bonne nouvelle !

    Car sincèrement, je ne verrai pas ça comme de la paperasse inutile à rédiger mais comme un élément logique qui d'ailleurs viendra condenser d'autres documents que nous rédigeons déjà ! D'autant que ce PPS est une telle Arlésienne que quand tu vas sur le site service-public.fr, tu trouves non pas un PPS mais le document de mise en oeuvre du PPS dont je te parle dans le 2ème point !!! Si, si je te jure ! Clique pour vérifier !

    Voici donc un exemple de PPS puisque j'ai cette année la chance d'en avoir quelques-uns (5 sur mes 12 élèves en vrai):

    Docs pour connaitre ses élèves ULIS école

     

    Docs pour connaitre ses élèves ULIS école

     

    Comme tu peux le constater, une grande partie de ce PPS est consacrée aux objectifs pédagogiques et franchement, qui de mieux placé que toi pour les définir?

    2) Le deuxième document à rédiger obligatoirement et qui, selon moi, a une véritable utilité est le document de mise enDocs pour connaitre ses élèves ULIS école oeuvre du PPS (même si Barbra trouverait très bizarre de rédiger le document de mise en oeuvre d'un document qu'on n'a pas entre les mains). Dans ce document, un grand nombre d'aménagements pédagogiques est listé et tu as aussi la possibilité d'en ajouter. C'est l'occasion de réfléchir à ce qui pourra vraiment aider ton élève, à ce que tu mets déjà en place instinctivement dans ta pratique, à ce que tu pourrais aussi introduire. Cela peut être aussi très utile pour le/la collègue de classe ordinaire qui accueille cet élève. Ce document officiel, tu le trouveras ici et tu devras le fournir à l'enseignant référent pour la réunion de l'Equipe de Suivi de Scolarité.

    3) Un document pour faire le lien avec le collègue de la classe ordinaire me semble indispensable. Cela permet de se mettre d'accord sur les objectifs et les modalités d'accueil de l'élève. Cela sert également à clarifier le principe de "double classe" pour les familles. L'idéal est de le rédiger au cours de la première période pour la partie recto du document. Le verso sera complété selon vos choix pédagogiques à la fin du trimestre ou du semestre. Une mise à jour pourra être faite au cours de l'année en fonction de l'évolution de l'élève. 

    Docs pour connaitre ses élèves ULIS école

    Docs pour connaitre ses élèves ULIS école

     

    Pour télécharger un document vierge c'est ici.

    « suivi inclusion vierge version modifiable.docx »

    « suivi inclusion vierge.pdf »

    Bon et quand t'auras déjà rédigé tout ça, tu pourras te faire une petite pause !!

    Docs pour connaitre ses élèves ULIS école

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  • Dernière semaine avant les vacances de la Toussaint...

     

     

    Dans mon école, voici comment cette semaine a commencé :

     

    Lundi, 8h25:

    J’accueille au portail cet enfant-là (clique si tu ne te souviens pas), en compagnie de son AESH individuelle. Le chauffeur de taxi nous informe qu’il y a un changement de programme pour la fin de la matinée et qu’il ne sait pas si l’enfant rentrera chez lui comme prévu ou devra rester à la cantine – le genre d’incertitude absolument intolérable pour cet enfant-là. Durant les 40 secondes de cet échange, Ethan a disparu. Son AESH individuelle et l’AESH collective de l’ULIS l’ont trouvé, comme souvent, dans la cantine de l’école, la bouche, les poches et le cartable remplis de madeleines dérobées dans la cuisine… Quand il les a vues il est parti en courant et ma chère, très chère, directrice en jogging, enceinte de 7 mois, a tenté de l’intercepter. Ils sont tombés à terre tous les deux et des collègues l’ont empêché de la frapper, pour l’isoler et tenter de le calmer… Il était 8h35…

     

    Ce même-jour, l’école recevait la visite d’une Secrétaire d’Etat…

    Et j’ai vu 4 employés municipaux nettoyant la zone à poubelles de la cour de récréation, ramassant les papiers, balayant les gravillons, récupérant les manteaux et pulls des élèves par terre et sur les bancs pour les accrocher aux porte-manteaux…

    J’ai vu des gendarmes pénétrer l’école, investir des salles de classe pour "protéger" le haut personnage et j'ai entendu toutes les questions des enfants sans vraiment pouvoir y répondre...

    J’ai entendu les dames de service se chuchoter :

    « Aujourd’hui, on peut resservir les enfants qui ont encore faim »…

    ENSEMBLE C'EST TOUT

    Lundi soir, j’étais une boule de nerf

    et j’avais envie de vomir.

     

    Mardi:

    mon mari, pompier, est monté à Paris, comme c’était prévu depuis des mois, pour essayer de rencontrer son ministre et de lui dire à quel point ça va mal dans les centres de secours et les hôpitaux. Mais le ministre n’était pas là… Ceux qui attendaient les pompiers et les soignants étaient les CRS et les gendarmes... Et les représentants de la loi ont parqué puis gazé une dizaine de milliers de personnes venus manifester pacifiquement.

    Il m’a raconté comment tout au long de la journée, lui et ses collègues avaient aperçu des fouteurs de merde, cagoulés ou non, qui provoquaient les CRS, voulaient mettre le feu à des poubelles et comment ils les avaient recadrés, ne voulant pas être assimilés à ces personnes, ne voulant pas faire des forces de l’ordre leurs ennemis, voulant seulement être entendus. Il m’a raconté sa profonde surprise, sa peur et sa déception quand les CRS les ont regroupés, bloquant les issues et envoyant à l’’aveugle des grenades lacrymogènes, il m'a expliqué son incompréhension totale face aux canons à eau utilisés contre eux...

     

    Mardi soir, j’ai senti dans ma chair

    la révolte qui grondait.

    J’ai regardé et écouté l’homme que je connais le mieux me dire : 

    "je ne suis pas un violent, tu le sais… mais là… si on doit remonter… on va pas se laisser encore humilier comme ça… "

     

    Et mercredi matin, c’était le cross de l’école…

     

     

    et j’ai vu 310 élèves

    donner le meilleur d’eux-mêmes.

     

    J’ai vu une trentaine de parents qui s’étaient rendus disponibles pour baliser le terrain, accompagner les classes, courir avec les enfants, les encourager.

    J’ai vu certains de mes élèves pour qui courir est un calvaire (comme je les comprends !!!), puiser dans l’énergie des camarades qui les encourageaient, dans les cris des enseignants et des parents qui les accompagnaient et ainsi pouvoir aller jusqu’au bout.

    J’ai vu les gens s’unir et la convergence d’objectifs individuels (finir dans les 10 premiers, aller jusqu’au bout, ne pas marcher, faire plaisir, passer un bon moment…) dans un but commun.

     Mercredi, j'étais rechargée d'une énergie qui n'appartenait pas qu'à moi, loin de là...

    ENSEMBLE C'EST TOUT

     

    Jeudi, je me suis pris la tête avec un collègue que j’apprécie beaucoup.

     

    ENSEMBLE C'EST TOUT

     

    Ma parole n’avait pas été impeccable et il a pris les choses personnellement.

     

    Mais vendredi, nous nous sommes expliqués afin de savoir ce que chacun pensait et ressentait et ensemble, nous avons fait de notre mieux pour réaliser cette affiche:

    ENSEMBLE C'EST TOUT

     

    Et nous espérons qu’elle sera largement partagée.

    Parce qu'il est temps que les choses évoluent...

    Parce que nous sommes très nombreux à ne plus vouloir du système individualiste dans lequel nous évoluons depuis des dizaines d'années...

     

    Parce qu'ensemble, on peut y arriver...

     

     

    DONC:

     

    Si tu trouves que la fonction publique DYSFONCTIONNE...


    Si tu ne veux pas d’un système à l'Américaine où seuls les plus aisés peuvent bénéficier de soins, d’instruction et de services de qualité...


    Si tu veux apporter ta goutte d’eau sur le gigantesque incendie...


    Si tu estimes que les actions corporatistes décrochées les unes des autres ne sont pas efficaces...


    Si tu penses que ton voisin n’est pas ton ennemi et que, même s’il dispose de certains avantages, il est dans la même galère que toi...



    Si tu veux tenter de faire plus que te plaindre dans ton coin et refaire le monde avec tes collègues et tes amis...


    Si tu penses qu’ensemble

    on peut faire bouger les choses!!


    Complète le document ci-joint et envoie-le aux divers syndicats et collectifs qui agissent pour la fonction publique:

    CLIQUE ICI


    ✅ Transfère-le à tous tes contacts.


    ✅ Partage sur les réseaux sociaux !!

     

    Tu peux aussi rejoindre la page Facebook:

    Protégeons les services publics. 

     

    Et tu peux aussi traverser la rue, pas pour trouver du

    travail, non, mais pour parler avec tes voisins... 

    ENSEMBLE C'EST TOUT

     

     

     

     

     

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  • Certes, nos enfants ont tous le DROIT d’aller à l’école mais l’école est elle le meilleur ENDROIT pour eux?

    Les limites de l'école inclusive

     

    Attends, Lecteur je vais t'expliquer...

    J'ai très récemment lu le témoignage d'une maman qui s’entend préconiser une baisse du temps scolaire pour sa fille en école maternelle. Et en le lisant, je me suis sentie, comme trop souvent depuis quelques années dans mon métier,

    coupée en deux.

    Les limites de l'école inclusive

     

     

    Lisez ce témoignage, partagez-le, il est poignant, il est sincère et il est révélateur d’une énorme problématique qui devrait tous nous concerner.

     

    Je coordonne un dispositif ULIS en école élémentaire depuis plus de trois ans. Pour rappel, le I d’ULIS signifie inclusion et l’inclusion j’y crois vraiment et depuis très longtemps.

     

    ⇒ Parce que j’ai animé il y a plus de 15 ans des colos où se mêlaient enfants « ordinaires » et enfants en situation de handicap mental,

    ⇒ parce que j’exerce dans une école où il fait bon vivre ensemble,

    ⇒ parce que je n’ai pas besoin de me battre avec mes collègues pour qu’ils acceptent d’inclure MES élèves vu que nous les considérons comme NOS élèves,

    ⇒ parce que nous cherchons toujours ensemble les solutions les plus adaptées aux problématiques individuelles en cohérence avec les problématiques de groupe,

    ⇒ parce que je vois, quotidiennement, de mes yeux, les bienfaits de l’inclusion: 

    Les limites de l'école inclusive

     

     

    Et pourtant...

    Pourtant, moi aussi, comme le Monsieur évoqué dans le témoignage, j'ai dit à des parents:

    Les limites de l'école inclusive

     

    Et s'il m'arrive de devoir dire tout cela, c'est parce que je vois quotidiennement, de mes yeux, la violence et la souffrance qui résultent parfois de l'inclusion:

    Les limites de l'école inclusive

     

     

    Alors bien sûr, on trouve des aménagements: médiation de l'adulte et discussions en Education Morale et Civique pour apaiser les conflits entre enfants, casque anti-bruits et accès à une salle moins bruyante pour éviter la cour de récréation emplie de 250 élèves pendant la pause méridienne, utilisation d'objets transitionnels pour faciliter l'acceptation du changement, intervention maximale des adultes (je remercie chaque jour le Ciel d'avoir la chance d'avoir les heures d'AESH correspondant aux besoins de mes élèves)

     

    Mais cela ne suffit pas toujours...

    Parfois, certains enfants, à certaines périodes de leur vie ont besoin de soins,

    ce que l'école ne peut pas leur apporter,

    de prises en charge éducative et/ou sociale

    ce que l'école ne peut pas leur apporter,

    de relations étroites et privilégiées avec leurs parents,

    ce que l'école ne peut pas leur apporter...

     

    Dans le monde merveilleux selon Mélusine, tous les acteurs intervenant dans le développement de l'enfant : parents, enseignants, éducateurs, psychologues, orthophonistes, psychométriciens, AESH etc. auraient du temps et des espaces où échanger pour trouver au fur et à mesure, les solutions les plus adaptées. 

    Ayant travaillé en IME, j'ai pu toucher du doigt cet avantage du pluri-professionnel mais je me suis pris aussi de plein fouet les inconvénients de ces établissements, trop fermés sur eux-mêmes et où le terme "milieu protégé", flirtait un peu trop avec "exclusion de la société". 

    Les IME/ITEP sont en train de s'ouvrir et c'est très bien,

    l'école commence à laisser rentrer et c'est très bien.

    Mais l'inclusion n'est pas quelque chose qui peut simplement se décréter. Elle ne doit surtout pas être forcée. Et elle ne devrait pas être simplement généralisée. 

    L'école devrait avoir les moyens de faire du cas par cas, de considérer chaque individu INDIVIDUELLEMENT. 

    Mais force est de constater qu'on est loin de ça. 

    Les limites de l'école inclusive

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  • ...une jeune prof de collège de 22 ans:

    Lire la suite...

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  • Ma vision du colibriQuelqu’un m’a demandé si le colibri choisi comme symbole de mon blog était une référence à celui de Pierre  Rabhi. Notre ministre Jean-Michmich a, de son côté, très récemment utilisé une habile métaphore comparant les enseignants à un peuple de colibris.

     

    Si le premier a eu le mérite de mettre en avant une légende vieille comme le monde[1] et d’œuvrer pour l’écologie, il est fortement critiqué pour sa proximité avec de grands patrons du CAC 40 qui effectivement, semble peu compatible avec les idées qu’il met en avant…

    Quant au deuxième, la communauté enseignante aimerait lui rappeler que dans la légende, le colibri meurt d’épuisement et que si, en tant que Ministre de l’Education Nationale, il continue d’afficher le mépris actuel envers l’Ecole de la République, les dits-colibris n’auront d’autre choix que de mourir ou de se révolter.

    Ma vision du colibri

     

    Mon colibri ne se réclame donc évidemment

    ni de l’un, ni de l’autre. 

     

    Mon colibri ne mourra pas d’épuisement tout simplement parce qu'il ne prétend pas être capable d’éteindre l’incendie tout seul...

    Mon colibri a bien conscience que son action se limite à quelques gouttes versées. Mais versées avec régularité...

    Mon colibri est léger et libre. Il sait qu’il peut alterner les moments où il apporte ses gouttes d’eau et les moments où il profite de l’air, du vent, du soleil, de la Vie qui s’offre à lui.

    Mon colibri a pour cousin un geai moqueur, celui de Katniss Everdeen.

     

    Mon colibri sait qu’il est UN parmi DES DIZAINES DE MILLIERS d’autres colibris.  

     

    Que ces dizaines sont en train de devenir des centaines de milliers, des millions... et qu’avec patience et détermination, en devenant de plus en plus nombreux, ils finiront par éteindre chaque incendie... celui qui consume l'hôpital comme celui qui ravage la biodiversité, celui de l'éducation comme celui de la justice et que chacun s'éteindra au fur et à mesure. On n'a pas le choix, sinon c'est notre propre espèce qui disparaîtra. 

     

    Je suis donc ravie d’inaugurer aujourd’hui cette nouvelle rubrique intitulée

    « La parole est à… »

    Une rubrique destinée à recenser vos témoignages d’Enseignant et/ou de Parent, toujours dans l’objectif de réconcilier les deux, de mieux faire connaître à l’un les conditions de travail de l’autre, d’échanger, d’avancer ensemble.

     

    N’hésitez pas à m’envoyer votre témoignage à melusinedac@outlook.fr ou à me contacter via ma page Facebook. 

    Et bien sûr à partager autour de vous !

     

    Et n’oublions pas : 

    Ma vision du colibri

     

     

    [1] Lors d'un incendie de forêt, tous les animaux sont paniqués et assistent impuissants à la catastrophe. Mais le colibri fait des va-et-vient vers un lac, prenant quelques millilitres d'eau dans son bec pour tenter, en vain, d'éteindre l'incendie. Quand les autres animaux lui demandent pourquoi il fait ceci et s'il a conscience que cela ne sert à rien, il répond: «Peut-être mais je fais ma part ». 

     

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