• Devoir de réserve

    Confiance, réserve et discrétion...

     À écouter pour rire quand même

    Chers parents,

    avant-hier, je vous parlais de la succession de réformes que j’ai déjà connue.

    Celle qui est en train d’arriver avec ses mégas gros sabots risque d’être la goutte d’eau, non pas sur la forêt en feu, mais qui fera déborder le vase…

    Vous en avez entendu parler (je suppose et j’espère) et je vous supplie de vous y intéresser : elle porte le nom de :

     Loi pour une école de la confiance

    et a été adoptée récemment par l’Assemblée Nationale.

    Elle fera l’objet de plusieurs articles sur ce blog. 

    Intéressons-nous à son premier article qui  stipule que :

    « Par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation. Ce lien implique également le respect des élèves et de leur famille à l’égard de l’institution scolaire et de l’ensemble de ses personnels. »

    De nombreux médias alertent sur une volonté plus ou moins cachée du ministre de museler la parole enseignante. Pourtant cette phrase ne fait que rappeler une notion présente dans notre métier depuis le 13 juillet 1983[1]et qui nous impose 3 choses : le devoir de réserve, la discrétion professionnelle et le secret professionnel. Au risque de vous surprendre, celle qui me choque le plus, personnellement, est la deuxième car ce qu’elle signifie, c’est qu’un agent « ne doit pas divulguer les informations relatives à l’activité, aux missions et au fonctionnement de son administration »[2]. Je le conçois parfaitement pour les fonctionnaires exerçant dans l’armée ou les forces de l’ordre en général…

    Mais à l’école ??!

    Nous ne sommes pas censés expliquer aux parents, à nos partenaires de travail directs, à nos plus précieux alliés dans la mission d’éduquer les enfants, les rouages du système ?

    On est loin d’être dans le thème de l’expression de ses propres opinions ou dans une critique, virulente ou non, des décisions gouvernementales. On est tout simplement dans la levée de barrières entre des personnes censées travailler ensemble mais qu’au fil du temps on a divisés, séparés, au point de voir régulièrement lors des conseils d’écoles les enseignants d’un côté de la table et les représentants des parents d’élèves de l’autre, au point de voir des lignes blanches presque infranchissables au portail de l’école… (et vive le plan vigipirate).

    Effectivement, comme l’explique ma très chère Nicole Ferroni, pour certains gouvernements, la solution peut sembler pratique : « quand les voyants clignotent rouge pour alerter des problèmes, on n’a qu’à éteindre les voyants ! »

    Quant à couper les cordes vocales des enseignants, j’ai envie de dire qu’on s’embête pas à les faire opérer pour ne pas ensuite les utiliser ;-)

     

    Donc chers parents (et chers enseignants), je vous en conjure : PARLONS !!

     

     

     

     

     

     

    [1]https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006366539&cidTexte=LEGITEXT000006068812

    [2]https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F530

    « Réformes en pagailleEstime et admiration »
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