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Par melusinedac le 30 Mai 2019 à 09:40
Alors, Enseignant, si tu as commencé à te renseigner sur la PMEV, j'imagine que ton cerveau doit fourmiller de questions, non?
Alors, pour commencer, je ne vais pas te mentir:
"Oui, ça demande de la rigueur et de l'organisation."
Si t'es du style à laisser s'accumuler les cahiers et les copies en te disant: "je corrigerai plus tard", tu peux oublier cette pédagogie...
"Effectivement, il faut accepter que tout le monde ne fasse pas la même chose au même moment."
En même temps, si tu croyais que tes 27 élèves étaient capables d'avoir la même motivation, la même disponibilité et les mêmes capacités exactement au même moment, t'es encore plus naïf que moi (et moi je crois qu'on peut réconcilier les parents et les enseignants)!
Mais si tu continues de lire cet article, tu découvriras bien vite les bénéfices de cette pédagogie pour les enfants:
- des élèves qui deviennent véritablement acteurs: en les laissant choisir l'ordre dans lequel faire les activités, les élèves sont vraiment partie prenante de leurs apprentissages. Cela les aide à comprendre petit à petit qu'ils travaillent pour eux-mêmes et non pour faire plaisir à l'enseignant.
- des élèves plus autonomes: non seulement dans leur choix mais également dans leur organisation: ils devront se poser la question des stratégies (vais-je commencer par ce dans quoi je suis le plus à l'aise ou l'inverse?) et aussi du matériel (au lieu d'attendre que maitresse me fasse ouvrir mon manuel à la page 240, c'est moi qui vais devoir trouver l'information et faire l'action tout seul...)
- des élèves qui pratiquent la métacognition: grâce au bilan, véritable temps fort de cette pédagogie, les élèves sont amenés à penser et à parler de leur travail, des stratégies mises en place... Cela leur demande d'observer, de mémoriser, de raisonner, d'argumenter. (de bonnes compétences pour forger les citoyens de demain )
- des élèves qui apprennent à se connaître: connaître ses points forts et ses points faibles devrait, selon moi, faire partie des compétences à apprendre à l'école tant elle se révèle essentielle pour notre vie future. Avec le système de correction rapide et de feed-back proposé, les élèves parviennent petit à petit à mieux identifier les domaines dans lesquels ils sont à l'aise et ceux pour lesquels ils doivent donner un coup de collier.
Je pourrais encore continuer cette liste
mais place au concret !
Voici aujourd'hui un document utile pour te lancer:
Télécharger « PMEV mode d'emploi.pdf »
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Par melusinedac le 25 Mai 2019 à 19:33
"Qu'est-ce que c'est encore que ce sigle à la con de l'éducation Nationale???"
Oui je sais, Parent, je t'ai déjà servi:
- de l'AVS/AESH là
- de l'OCCE ici
- du PPS de ce côté
mais que veux-tu on est comme ça les enseignants, on ne s'en lasse jamais...
et je suis doublement désolée, Parent, car le contenu de ce billet ne va peut-être pas trop t'intéresser: j'y parle de ma manière d'enseigner. Et j'ai découvert ces dernières années que c'est les autres enseignants qu'elle était susceptible d'intéresser. Cet article trouve naturellement sa place dans la rubrique Ressources pour enseignants et peut être utile quel que soit le niveau concerné.
Je vais tâcher de résumer: après 5 ans passés à enseigner en établissement à des enfants et adolescents en situation de handicap, j'ai décidé de me frotter à une "vraie classe": 29 CP/CE1 dans une commune rurale qui allait être classée REP 3 ans après...
Mon problème? Le nombre, certes, mais surtout l'hétérogénéité!!!
Pendant 3 mois, j'ai fait la classe comme on m'avait appris à l'IUFM, avec, de-ci de-là, les touches de ma formation d'enseignante spécialisée.
Avec toujours la nette impression de ne pas gérer le groupe mais de ne pas non plus m'occuper des individualités.
Je reprenais et ré-expliquais des notions pour les élèves les plus en difficulté... et perdais pendant ce temps-là ceux qui avaient déjà tout capté.
Je faisais face à une classe en autobus et mon attention était sans arrêt attirée par ceux qui bavardaient.
Je m'acharnais à expliquer bien clairement ce que j'attendais des élèves, à faire reformuler, à vérifier la compréhension de tous... et au passage j'en perdais la moitié...
Bref, un jour j'ai craqué!
Alors, jte l'dis direct: je ne suis pas retournée à l'IUFM, je n'ai pas fait de stage d'été de pédagogie Freinet, j'ai juste utilisé le meilleur ami de l'enseignant moderne: Internet !
Voici ce que j'y ai trouvé: la PMEV et voilà ce que j'en ai fait.
Si vous êtes intéressés, je ne manquerai pas d'ajouter des outils concrets.
En attendant, on est samedi soir, donc faut pas déconner, on va s'arrêter!!
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Par melusinedac le 1 Mai 2019 à 10:22
Questions rhétoriques :
« Hey Enseignant, t’est-il déjà arrivé d’avoir des élèves agités ? »
« Et toi Parent, as-tu parfois du mal à canaliser tes enfants ? »
Bon t’enflamme pas, j’ai pas de solution miracle à apporter… Mais une piste vraiment très intéressante à exploiter !
Tu l’as compris avec le titre, il s’agit de méditer.
Alors on ne commence pas à imaginer des enseignants habillés façon Woodstock qui emmènent leurs élèves dans les bois en brandissant des bâtons d’encens ! On garde l’esprit ouvert, on laisse Arielle Dombasle de côté et on continue à lire…
Personnellement, j’ai commencé à m’intéresser à la méditation il y a environ 4/5 ans mais cela me paraissait vraiment compliqué, je ne comprenais pas comment ça marchait. L’agitée du bocal que je suis ne parvenait jamais à se poser ou s’endormait histoire d’éviter…
Et puis j’ai découvert ce CD :
et son livre d’explications pour initier les enfants à la méditation. Son auteur, Eline Snel, est une thérapeute néerlandaise qui a eu l’idée d’adapter des techniques de méditation de pleine conscience aux enfants et en quelques années, les effets bénéfiques ont été tels que le ministère de l’Éducation de son pays a décidé d’offrir à tous les enseignants qui le souhaitent une formation (ouais je sais, ça fait rêver…).
J’ai donc testé sur mes élèves mais aussi sur Fils-Ainé et au début de l’article je te disais que je n’avais pas de solution miracle mais franchement, j’ai quand même vécu des petits moments prodigieux et je te conseille vraiment d’essayer…
Le plus flagrant pour mon mari et moi a été lorsque notre Grand s’est cassé le bras à l’âge de six ans, cinq mois après être devenu grand frère… Combien de crises de douleur à la suite de l’opération, d’angoisses liées à son nouveau statut, d’impossibilités à s’apaiser ont pu être résolues grâce à l’écoute de ce CD dans une situation adaptée ?
- Voir ton fils en larmes, tenant son bras fraîchement opéré et s’agitant de tous côtés.
- Lui demander simplement de s’allonger,
- Enclencher la piste 1 du CD.
- Rester près de lui en lui caressant les cheveux.
- Le voir fermer les yeux et lentement s’apaiser…
Avec mes élèves c’est souvent en début d’après-midi après la fameuse pause méridienne (toi-même tu sais!) que je mets des extraits du CD… ou bien spécifiquement pour un élève particulièrement agité, afin d’éviter ou calmer une crise (en ULIS c’est fréquent).
Mon Mentor dans l’animation nous disait souvent :
« On a le groupe –d’enfants- qu’on mérite ! »
Cela peut être culpabilisant… mais si on croise cette phrase avec le dicton suivant : « charité bien ordonnée commence par soi-même », alors elle prend tout son sens...
C’est donc naturellement que j’ai voulu m’initier moi-même à la méditation. Comme je te le disais au début, c’était pas gagné mais ces outils m’ont aidée :
- l’application Petit bamboo dont les premiers programmes sont disponibles gratuitement
- un livre offert par deux amies chères :
- la chaîne youtube mike méditations
Le chemin est encore long et il me reste tant de choses à explorer…
Mais quand une veille de rentrée scolaire, excinquiet (moitié excité/moitié inquiet) à l’idée de partir en classe verte, Fils-aîné se relève une heure après s’être couché en me demandant ce CD (également offert par un ami estimé):
« Ne te dérange pas maman, je veux juste ce CD pour m’aider à méditer et trouver le sommeil »
et qu’à 21h30 il dort...
jme dis qu’il y a déjà des p'tites choses de gagnées…
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1 commentaire -
Par melusinedac le 29 Avril 2019 à 22:46
Coucou Lecteur,
Pour inaugurer cette rubrique être et rester, je vais commencer par le partage de cette expérience, simple mais teeeeeellement simple que je m’en veux presque de ne pas y avoir pensé pendant mes douze premières années de PE !
Comme tu le sais (ou pas), je suis enseignante en ULIS école option D, c’est-à-dire (pour traduire ce foutu jargon de l’Education Nationale) que je m’occupe d’une douzaine d’élèves « étiquetés » en situation de handicap mental scolarisés dans une école ordinaire. J’utilise bien le mot « étiqueté » car au fil des années, j’ai pu constater que leur handicap est parfois, et même souvent, social et/ou familial. Pas facile d’être disponible pour les apprentissages scolaires quand à la maison tu te fais castagner ou ignorer…
Mais pas question de faire des généralités, l’ULIS est en réalité plurielle : on peut y trouver des enfants avec un handicap "classique" : trisomie, autisme, maladie rare, déficience intellectuelle etc. dont les familles sont tout à fait aimantes et équilibrées.
Et quelque soit l’environnement familial de mes élèves, chacun d’eux semble avoir puisé quelque chose dans cette expérience que je tarde à vous raconter…
Suspense, suspense... mais il me semble important de vous expliquer comment j’y suis arrivée.
Dans ma classe, l’ambiance peut être franchement électrique : de la violence, de la frustration liée à l’échec (ou même juste à l’erreur), de la douleur de se sentir décalé, de l’impossibilité à se canaliser...
...et mon rôle consiste en partie à trouver des astuces pour apaiser tout ça. J’en ai quelques-unes qui fonctionnent bien, j’aurai sûrement l’occasion d’en reparler. Mais celle-ci m’est venue grâce à …..................................................
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Facebook ! (t’es déçu Lecteur, tu croyais que c’était grâce à l’ESPE[1] ?)
car c’est en visionnant ce genre de vidéos (vas-y ya qu'à cliquer!) et après avoir été plusieurs fois taguée que je me suis lancée…
J’ai pas lu de bouquin, aucune explication socio-pédago-didactique, j’ai juste voulu tester. Donc depuis début janvier, chaque matin, mes élèves choisissent individuellement une façon pour qu’on se dise bonjour et j’en ressens chaque jour les bienfaits…
- Je vois une enfant incapable de regarder un adulte dans les yeux se mettre à le faire en me serrant quotidiennement la main,
- Je vois un grand pré-ado écorché vif se serrer dans mes bras comme un nouveau-né,
- Je vois une petite fille (souvent traitée comme une poupée) me faire des checks façon rappeur de cité,
- Je vois des sourires, juste parfaits pour entamer la journée…
Cela me permet d’identifier dès le matin si un gamin n’est pas bien…
De leur côté, eux doivent se sentir davantage considérés et respectés dans leur individualité.
Hors de question de forcer le câlin ou le contact des mains : d’une simple tape sur l'affiche, c’est l’élève qui indique sa façon de saluer (le bonjour peut même être dansé)!
Les collègues de maternelle l’ont parfaitement intégré mais en élémentaire on pourrait avoir tendance à l’oublier : pourtant quelle meilleure façon de commencer la journée ?
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